Dans "Le livre de ma mère", Albert Cohen écrit "j'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas". Parfois il m'arrive aussi de m'étonner devant le temps qui passe et devant cette enfance qui fut mienne et que je dois quitter, car un jour on doit grandir. Cepandant je ne perdrais jamais ce regard d'enfant, cet étonnement devant la vie, cet émerveillement car je crois bien que c'est cela aussi qui participe au bonheur, garder en nous l'enfant que nous étions et que, quelque part, nous serons toujours.
J'envierai toujours autant l'insouciance de l'enfant, son regard neuf sur la vie et son détachement par rapport au temps. Oui, le temps...car si il y a bien une chose qui nous fait devenir "adulte" c'est de prendre conscience du temps qui passe, de l'angoisse de ce "temps" qui nous est donné. Quand on est petit on joue des journées entières et c'est le soleil qui se couche qui nous rappelle qu'il est "l'heure d'y aller".
Mon enfance passa
De grisailles en silences
De fausses révérences
En manque de batailles
L'hiver j'étais au ventre
De la grande maison
Qui avait jeté l'ancre
Au nord parmi les joncs
L'été à moitié nu
Mais tout à fait modeste
Je devenais indien
Pourtant déjà certain
Que mes oncles repus
M'avaient volé le Far West
Jacques Brel "Mon Enfance"
Au hasard d'une promenade à Ankara, j'ai posé mon regard d'enfant sur ce qui m'entourait...comme quoi, il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours...